MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, HYGIENE ET PREVENTION
SECRETARIAT GENERAL
PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DREPANOCYTOSE
PROTOCOLE NATIONAL DE PRISE EN CHARGE DE LA DREPANOCYTOSE EN RD CONGO
PREAMBULE
La situation sanitaire de la République Démocratique du Congo est actuellement marquée par l’excès de mortalité par des causes évitables dont la drépanocytose. Certains indicateurs de santé montrent une légère amélioration, mais le contexte global reste dominer par la pauvreté extrême des populations et l’inattention à d’autres pathologies à caractère endémique, telle que la drépanocytose.
La drépanocytose est maladie génétique la plus répandue dans le monde et constitue un problème important et prioritaire de santé publique en RDC.
Dans la région africaine, 38403 décès dus à la drépanocytose ont été enregistrés en 2019, soit une augmentation de 26% par rapport à l’année 2000 selon l’OMS ; et la RDC étant le 2ème pays en Afrique après le Nigeria de par sa prévalence contribue de manière significative à la mortalité due à cette maladie.
Avec une population estimée à 91.994.000 d’habitants, la République Démocratique du Congo, compte 25 à 30% de porteurs du gène de la maladie (hétérozygotes AS) et 2 à 3% de nouveau-nés homozygotes SS.
Malgré les avancées significatives en matière de réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes, la situation de la drépanocytose reste très préoccupante dans notre pays avec 50 à 75 % des enfants qui meurent avant l’âge de 5 ans, et 5% des femmes enceintes drépanocytaires qui meurent au cours de la grossesse ou pendant le travail d’accouchement à cause de la mauvaise prise en charge et de son ignorance aussi bien de la population que des personnels soignants. L’enquête menée par le Programme National de Lutte contre la Drépanocytose (PNLCD) dans la ville de Kinshasa en 2007 a relevé que 61 % des personnels soignants n’étaient pas en mesure de prendre en charge correctement les malades drépanocytaires.
Ainsi, l’amélioration de la qualité des soins des drépanocytaires à travers la formation des prestataires sur la drépanocytose en tenant compte de la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle dans notre pays, eu égard aux avancées techniques et scientifiques de la médecine actuelle ; l’actualisation du protocole national de prise en charge de la drépanocytose s’est inscrite sur cette logique. Car cela contribuera également à la stratégie de renforcement du système de santé et continuité des soins.
L’actualisation de ce protocole de prise en charge de la drépanocytose s’inscrit également dans la nouvelle stratégie PEN PLUS adoptée dans le cadre de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique par les ministres de la santé tenue en août 2022, à Lomé, au Togo pour renforcer l’accès au diagnostic, au traitement et aux soins prescrits en cas de maladies non transmissibles graves dont la drépanocytose.
La disponibilité de ce protocole de prise en charge constitue un cadre de référence qui va permettre aux prestataires de tous les niveaux (communautaire, centre de santé et structure de référence) d’améliorer et de standardiser la prise en charge de cette maladie sur toute l’étendue de la RDC en tenant compte des avancées techniques et scientifiques de la médecine actuelle.
Ainsi, cette troisième édition du protocole national de prise en charge de la drépanocytose en RDC remplace tous les autres documents de prise en charge de la drépanocytose en RDC et sert dorénavant de document de référence de la prise en charge de la drépanocytose dans notre pays.
PNLCD PROTOCOLE fin oct23 Signé par le SG